Un bilan désastreux pour les 100 jours du PM Garry Conille au pouvoir, selon des observateurs

Cent jours après sa prise de fonction, Garry Conille semble incapable de faire face à la crise sécuritaire qui gangrène Haïti. Tandis que les routes nationales et certaines zones stratégiques de la capitale sont toujours sous le contrôle des gangs, les habitants vivent dans un climat de peur et de désespoir.
Son bilan reste catastrophique, selon les observateurs, puisque les mêmes problèmes et les défis auxquels il devait s’attaquer restent inchangés, au contraire le pays plonge davantage dans le chaos.
À son investiture, le Premier ministre avait promis une action rapide pour rétablir l’ordre et la sécurité dans le pays. Pourtant, les gangs armés continuent de régner en maîtres sur les principales routes nationales, érigeant des barrages et imposant des taxes illégales aux citoyens, mettant ainsi leur vie quotidienne en péril.
Dans la commune de Carrefour, proche de Port-au-Prince, la situation est tout aussi critique. Les habitants vivent sous la menace constante des bandits, tandis que les commissariats de police restent sous contrôle criminel. « La peur est notre quotidien. Nous vivons au rythme des gangs », témoigne un résident qui a requis l’anonymat par crainte de représailles.
La situation à Ganthier n’est pas plus reluisante. Les autorités locales semblent incapables de reprendre le contrôle de la commune, laissant les habitants à la merci des criminels. Pour se déplacer en toute sécurité, ils doivent désormais payer des droits de passage aux gangs, augmentant ainsi leur détresse.
« Nous espérions un changement avec ce nouveau gouvernement, mais il n’y a toujours aucun signe d’amélioration. Les gangs font la loi, et personne ne semble pouvoir les arrêter », se plaint un habitant de Ganthier, exprimant l’inquiétude croissante de la population.
Un État paralysé, la capitale à l’arrêt
Au centre de Port-au-Prince, la paralysie est palpable. Le Champ de Mars, autrefois un symbole de pouvoir et d’activité, est aujourd’hui désert. La Banque Centrale, bien qu’encore fonctionnelle, est l’une des rares institutions opérant encore dans le centre-ville. Quant aux autres services publics, ils sont au point mort.
Dans les zones les plus touchées par les violences des gangs, de nombreux résidents ont été contraints de fuir et de se réfugier dans des écoles et bâtiments publics. Ces déplacés internes attendent toujours une aide de la part des autorités, qui tarde à venir. « Nous vivons ici depuis des mois, mais personne ne semble préoccupé par notre sort », déplore une mère de famille installée dans une école publique de Port-au-Prince.
Alors que le gouvernement Conille atteint ses 100 jours, les critiques fusent de toutes parts. L’absence de résultats concrets, notamment sur le plan de la sécurité, est pointée du doigt. « Ce gouvernement est spectateur de la crise, incapable de prendre des décisions. En trois mois, aucune mesure réelle n’a été mise en place pour restaurer l’ordre », analyse un expert en sécurité.

La Redaction de Hebdo POST