Trafic d’anguilles : le RHAJAC exige la publication des noms cités dans les rapports de l’ONU

Port-au-Prince, 18 juillet 2025 – Le Réseau haïtien des journalistes anti-corruption (RHAJAC) appelle l’Organisation des Nations Unies (ONU) à rendre publics les noms des individus cités dans ses rapports récents sur le trafic d’anguilles en Haïti. Selon le réseau, ce commerce cacherait des activités criminelles telles que le trafic d’organes, le trafic de stupéfiants et le blanchiment d’argent.
Dans une note rendue publique ce vendredi, le RHAJAC demande des sanctions contre les auteurs présumés de ces crimes, tout en dénonçant l’impunité qui règne autour de ces affaires.
Une affaire controversée
Au cœur de cette controverse figure Betty Lamy, une femme d’affaires accusée par plusieurs organisations de la société civile de dominer illégalement le commerce d’anguilles en Haïti. Selon le RHAJAC, Mme Lamy aurait « acheté le ministère de l’Agriculture pour trois millions de dollars américains » à l’ancien sénateur Moïse Jean-Charles, une affirmation grave qui n’a pas encore été confirmée par les autorités judiciaires.
L’organisation affirme que Mme Lamy aurait adressé une lettre à plusieurs instances onusiennes de défense des droits humains, pour se défendre et accuser certains groupes – dont le RHAJAC lui-même – de calomnies et d’intimidation. Une tentative que le réseau qualifie de « manœuvre pour échapper à d’éventuelles sanctions ».
Des questions restées sans réponse
Le RHAJAC interpelle également la justice haïtienne, qu’il juge « trop silencieuse », malgré les déclarations publiques de deux conseillers présidentiels, Leslie Voltaire et Fritz Alphonse Jean, reconnaissant l’existence du trafic d’organes sur le territoire national.
Dans sa note, le réseau s’interroge :
- Pourquoi les rapports de l’ONU n’ont-ils jamais cité les noms des personnes impliquées, alors même qu’ils pointent vers un système criminel structuré autour du commerce d’anguilles ?
- Betty Lamy bénéficie-t-elle d’une protection politique ou diplomatique qui expliquerait son influence persistante ?
- A-t-elle des liens directs avec le bureau de l’ONU à Washington, comme elle le prétendrait dans sa lettre ?
Appel à l’action
Le RHAJAC exige que les enquêteurs de l’ONU révèlent l’identité des personnes mentionnées dans leurs rapports et que des mesures concrètes soient prises pour freiner les réseaux criminels opérant dans le pays.
L’organisation appelle également les conseillers présidentiels à « dire toute la vérité sur ce qui se passe en Haïti » et exhorte les institutions nationales et internationales à agir rapidement pour mettre fin à ce qu’elle décrit comme une menace croissante pour la population.
Pour plus d’informations, le RHAJAC vous invite à consulter son site officiel : rhajac.org
Contact presse : +509 3456 4848

La Redaction de Hebdo POST