Plus de 11 journalistes victimes : le CMEL déplore la multiplication des violences policières envers les reporters et les entraves à la liberté d’informer lors des manifestations

NOTE DE CONDAMNATION
Le Collectif des Médias en Ligne est scandalisé par les atteintes systématiques à la liberté de la presse et à la liberté d’expression en Haïti. Depuis le lundi 5 février, le CMEL constate que les mobilisations notifiées ou spontanées contre le Premier ministre de facto Ariel Henry ont parfois été accueillies par une violente répression des forces de l’ordre. Cette violence des policiers nationaux touche aussi les reporters qui couvrent ces mouvements de protestation.
Le Collectif des Médias en Ligne est très inquiet de cette orientation prise par des agents de la Police Nationale d’Haïti visant délibérément des journalistes malgré les éléments permettant de les identifier (casques et gilets portant la mention « presse », etc.). Ils les ont brutalisés et même tirés à balles en caoutchouc ou réelles sur eux.
Le CMEL a dénombré 11 journalistes victimes de ces bavures policières :

Le 7 février, à Cap-Haïtien (Nord), des agents du BLTS ont violemment agressé deux (2) journalistes et ont endommagé leurs équipements de presse. Love-Mackendy Paul (MakoLove), correspondant de « Uni FM » de Port-au-Prince et Philomé Narcisse reporter à « Radio Tropical » également correspondant de « Island TV » des États-Unis.
Le 7 février, un (1) journaliste a été victime de répression et son équipement de presse a été endommagé par des agents de la PNH à Port-au-Prince (Ouest). Jephté Bazil travaille pour « Machann Zen Haïti ».
À Jérٞémie (Grand’Anse), le 7 février, trois (3) journalistes ont été victimes de tirs de projectiles. Il s’agit de Lémy Brutus, responsable du média « Grandans Bèl Depatman » ; Stanley Belford, correspondant de « Island TV » ainsi que Imerson Wilborde, journaliste à « Tande Koze ».
Un projectile a touché un (1) journaliste le 7 février à Gros Morne (Artibonite), causant des blessures à ses testicules. Il s’agit d’Allain CHARLES, journaliste de « Radio Poltron ».
Le 7 février, trois (3) journalistes ont été victimes de répression policière lors de leur travail aux Cayes (Sud).
Le 8 février, un (1) journaliste perd son œil gauche suite à un coup de bonbonne de gaz lacrymogène infligé par un groupe de policiers à Port-au-Prince (Ouest). Jean Marc Jean travaille pour « Haïti TV infos ».
Préoccupé par cette nouvelle bavure policière envers les journalistes, le Collectif des Médias en Ligne rappelle aux policiers bourreaux que les droits à la vie, à la sécurité ainsi que la liberté de la presse, d’information sont des acquis démocratiques.
Tout en appelant la Police Nationale d’Haïti à mettre un terme à ce comportement alarmant, le CMEL demande à l’Inspection Générale de la PNH (IGPNH) de diligenter une enquête autour de ces cas en vue de fixer, sans délai, les responsabilités.
Le Collectif des Médias en Ligne lance également un appel à la communauté nationale et internationale pour condamner ces actes barbares et les dénoncer.
Quant aux journalistes, le CMEL leur demande de faire corps pour défendre la liberté de la presse garantie par la Constitution haïtienne de 1987 amendée en son article 28-1 stipulant : « le journaliste exerce librement sa profession dans le cadre de la loi. Cet exercice ne peut être soumis à aucune autorisation, ni censure sauf en cas de guerre. »
La liberté de la presse est au cœur de toutes nos libertés. Elle représente l’élément vital des droits humains. Les journalistes doivent pouvoir exercer leur métier sans subir de répression, de pression ou d’intimidation.
Vive la République, vive Haïti et vive une presse libre !
Port-au-Prince, le 9 février 2024.
Pour authentification :
Dieudonné ST CYR, coordonnateur général ad interim.
Robest DIMANCHE, secrétaire général.

La Redaction de Hebdo POST