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Haïti et le terrorisme: nouvelle donne politico-diplomatique et socio-économique

Haïti et le terrorisme: nouvelle donne politico-diplomatique et socio-économique

Dans une fiche d’information publiée le jeudi 2 mai 2025, le bureau de la porte-parole du département d’Etat des Etats-Unis informe le monde de la désignation de Viv Ansanm et de Gran Grif comme des organisations terroristes transnationales et mondiales. Cette décision est prise par le président des Etats-Unis Donald Trump sous recommandation de diverses organisations à la fois en Haïti qu’aux Etats-Unis dont l’Ofice of Foreign Assets Control(OFAC) ; un organisme de contrôle financier, dépendant du département du trésor des Etats-Unis.

La désignation de Viv Ansanm et Gran Grif par les Etats-Unis d’Amérique comme organisations terroristes est un évènement majeur dans l’évolution de la crise multidimensionnelle de la société haïtienne. En effet, les relations sociales, économiques, diplomatiques et politiques entre les Etats-Unis et Haïti placent cette dernière dans une situation très délicate par rapport aux conséquences liées à cette décision prise vis-à-vis des groupes criminels haïtiens.

En Haïti, depuis le jeudi 2 mai, des voix s’élèvent pour dénoncer cette décision. Les plaignants avancent plusieurs argumentations pour justifier leurs remontrances.

D’abord, ils pensent que cette désignation peut entrainer un isolement complet du pays sur le plan international. Les investissements étrangers, les compagnies aériennes, les touristes ne seront plus intéressés à Haïti, par crainte de n’être plus couverts par les compagnies d’assurance internationales. Car un pays abritant des organisations terroristes n’est pas propice au développement des affaires et du tourisme. Ils craignent aussi un isolement diplomatique. En effet, le fait d’abriter des organisations terroristes, l’Etat d’Haïti se classe automatiquement parmi les Etats non fréquentables sur le plan international. Cela donne droit également aux Etats limitrophes de faire des frappes ciblées dans le but de neutraliser des menaces potentielles pour leur sécurité.

Ensuite, ils estiment que cette décision entrainera l’étranglement total de l’économie haïtienne. Pour eux ; des comptes bancaires des hommes d’affaires peuvent-être gelées, des compagnies de transferts d’argent peuvent éviter le marché haïtien, des acteurs commerciaux peuvent tout bonnement cesser toutes relations commerciales avec Haïti.

De plus, les haïtiens seront encore plus détestés et stigmatisés à travers le monde. Il serait encore plus compliquer pour les haïtiens de se migrer à travers le monde. Car les mesures restrictives seront renforcées pour les haïtiens qui connaissaient déjà une situation extrêmement compliquée pour ce qui a trait à la migration internationale.

Enfin, sans aucune mesure d’accompagnement à l’Etat haïtien pour faire face aux terroristes, la situation de violence serait davantage dégradée en Haïti par rapport à cette décision. En effet, les anciens groupes de gangsters désormais terroristes pour les Etats-Unis et la République Dominicaine auront la carte blanche pour commettre beaucoup plus d’atrocités.

Cependant, d’autres groupes de citoyens ont un avis contraire. Ils estiment que la désignation de Viv Ansanm et de Gran Grif comme des organisations terroristes transnationales et mondiales auront plutôt un impact positif dans le combat contre le banditisme généralisé et du coup un pas important vers la résolution de la crise multidimensionnelle en Haïti. Ils ont plusieurs arguments pour justifier leurs points de vue ;

Cette décision, dans un premier temps, donnera la possibilité aux forces armées américaines de faire des frappes ciblées dans des zones occupées par les terroristes sans aucune restriction internationale. Ces frappes affaibliront la position des terroristes et faciliteront la pénétration des forces de l’ordre haïtiennes. Lesquelles forces qui dans l’état actuel n’ont pas les moyens nécessaires pour réaliser des percées véritables dans les bastions des terroristes.

Dans un second temps, elle dissuadera les hommes d’affaire et les politiciens complices des gangs de poursuivre cette collaboration néfaste pour le peuple haïtien.

De plus, elle donnera la possibilité à l’Etat haïtien de poser des actes significatifs pour éradiquer les groupes criminels sans craindre des retombées judiciaires liées au rapport des organismes des droits humains.

Par contre, depuis le jeudi 2 mai, le gouvernement dans son ensemble reste dans son mutisme. Des questions se posent sur la raison de ce silence. En revanche, on peut lire dans la fiche d’information publiée par l’Ambassade des Etats-Unis en Haïti : « Viv Ansanm a lancée des attaques coordonnées contre les infrastructures critiques en Haïti, y compris des prisons(…), dans le cadre d’une campagne qui a notamment contraint l’ancien premier ministre haïtien Ariel Henry a démissionner. »

Lorsqu’on sait que ce pouvoir est issu des opérations DDN (deyò dey nѐt) contre l’ex PM Ariel Henry, on se demande alors ; cette phrase de la fiche d’information de l’Ambassade des Etats-Unis en Haïti, est-ce juste une information additionnelle sur les actions troublantes des terroristes ? Ou plutôt une piqûre de rappel sur les liens de cause à effet entre les conditions de l’établissement du pouvoir actuel et les mouvements de février à avril 2024 des terroristes du Viv Ansanm ?

Une chose est certaine, Haïti est aujourd’hui un Etat classé parmi les Etats abritant des groupes terroristes. Au regard du droit international cela entraine automatiquement des conséquences diplomatiques, politiques, économiques et sociaux.

C’est un coup de masure pour les leaders politiques et des acteurs économiques qui comptaient sur les terroristes haïtiens dans leurs luttes politiques et leurs concurrences économiques. Ces criminels n’auront plus les côtés franches sur la scène internationale. Car les Etats-Unis comme grande puissance économique et politique detiennent les moyens nécessaires pour contraindre ces démons qui déstabilisent l’Etat d’Haïti depuis plus d’une trentaine d’années. Certainement quand les actions de ces agents du chaos portent atteintes aux intérêts des Etats-Unis.

Par conséquent, la partie saine de l’élite politique et économique d’Haïti peut profiter de cette situation pour offrir une nouvelle alternative à la nation haïtienne. Normalement, Haïti prendra des années pour réparer les dégâts causés par les terroristes. Mais avec une nouvelle forme de leadership axée sur la bonne gouvernance, le combat contre l’impunité, la lutte contre la corruption et une diplomatie intelligente le pays peut sortir la tête de l’eau. Pour l’instant, il faut attendre les résultats concrets découlant de la décision du jeudi 2 mai 2025. D’une manière ou d’une autre, les jours à venir nous réservent des surprises en Haïti.

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La Redaction de Hebdo POST

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