Crise au sommet : l’ULCC et les Douanes dans la ligne de mire des conseillers inculpés

Le Réseau Haïtien des Journalistes Anti-Corruption (RHAJAC) alerte l’opinion publique nationale et internationale sur une situation extrêmement préoccupante : des démarches seraient actuellement en cours pour révoquer le directeur de l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC) ainsi que le directeur général de l’Administration Générale des Douanes (AGD). Une telle décision représenterait une atteinte directe et grave aux efforts engagés dans la lutte contre la corruption en Haïti.
Comme nous l’avions redouté, l’arrivée de M. Laurent Saint-Cyr à la coordination du Conseil Présidentiel de Transition (CPT) a modifié les équilibres internes. Aujourd’hui, trois conseillers-présidents inculpés pour corruption — Dr Louis Gérald Gilles, Smith Augustin et Emmanuel Vertilaire — bénéficient du soutien actif de M. Saint-Cyr et d’Edgard Leblanc, formant ainsi une majorité de cinq voix sur sept au sein du CPT. Cette majorité leur donne le pouvoir de nommer, de révoquer et d’influencer des décisions clés, sans contre-pouvoir effectif.
Leur première action a été la révocation du directeur général de la Police Nationale d’Haïti, M. Normil Rameau, sur recommandation du Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé. Cette décision est intervenue peu après l’arrestation, sans l’aval du CPT, de l’ancien sénateur Nenel Cassy — objet d’un mandat pour des faits graves incluant le financement de gangs armés, détournement de fonds publics et homicides.
Aujourd’hui, les mêmes acteurs visent la révocation du directeur de l’ULCC, notamment en raison d’un récent rapport de l’institution les impliquant dans l’affaire des 100 millions de gourdes de la Banque Nationale de Crédit (BNC). De plus, le directeur général des Douanes, M. Julcène Édouard, serait dans leur viseur pour avoir résisté à leurs pressions et maintenu une position ferme dans la lutte contre la contrebande et la corruption au sein de l’AGD.
Le RHAJAC considère que la révocation de ces deux hauts responsables intègres constituerait un coup dur — voire fatal — porté à la lutte contre la corruption en Haïti. Il ne s’agit pas seulement de décisions administratives : c’est la survie même de l’État de droit et de la transparence dans la gestion publique qui est en jeu.
Nous appelons la société civile, les médias, les organisations de défense des droits humains, les partenaires internationaux et tous les citoyens engagés à se mobiliser immédiatement contre toute tentative de manipulation politique visant à affaiblir les institutions clés de la reddition de comptes.
La lutte contre la corruption ne peut ni reculer ni être instrumentalisée. Elle doit rester une priorité nationale, défendue par des femmes et des hommes intègres, à l’abri des pressions partisanes et des intérêts personnels.
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Signataires :
Djovany Michel – Secrétaire général
Jean Louis Fanfan – Secrétaire général adjoint
Guyno Duverné – Secrétaire administratif

La Redaction de Hebdo POST