33 infrastructures policières abandonnées ou détruites : l’État recule face aux gangs armés
Entre 2020 et 2025, au moins 33 infrastructures de la Police nationale d’Haïti ont été détruites ou abandonnées sous la pression des groupes armés. Une situation alarmante qui illustre la perte progressive du contrôle de l’État sur le territoire national.
Depuis le départ de Léon Charles jusqu’à l’actuel directeur général Rameau Normil, la Police nationale d’Haïti (PNH) a vu plus de 30 de ses bâtiments attaqués, désertés ou tout simplement perdus au profit des gangs. Cette liste noire comprend des commissariats, des sous-commissariats, des antennes de police, ainsi que plusieurs prisons civiles, dont celle de la Croix-des-Bouquets et le Pénitencier national. Ces pertes, souvent spectaculaires, traduisent un effondrement du maillage sécuritaire de l’État haïtien.
Le commandement de Léon Charles, de novembre 2020 à octobre 2021, a connu la perte de huit postes de police, notamment dans des zones sensibles comme Martissant, Grand-Ravine ou Drouillard. Sous la direction de Frantz Elbé, entre octobre 2021 et juin 2024, le bilan est encore plus lourd : au moins dix infrastructures stratégiques ont été perdues, notamment à Delmas, Bon Repos, Cabaret, ainsi que la prison civile de la Croix-des-Bouquets. La situation ne s’est pas améliorée sous le mandat actuel de Rameau Normil, avec des pertes majeures comme le Pénitencier national, la prison civile pour femmes de Cabaret, et plusieurs commissariats de Carrefour, Mirebalais ou Saut-d’Eau.
Alors que les autorités gouvernementales promettent régulièrement des offensives contre les groupes armés, la réalité sur le terrain semble contredire ces déclarations. L’abandon de ces postes de police a laissé de nombreuses communes sans présence policière, exposant davantage les populations civiles à la violence et à l’arbitraire des gangs. Faute de stratégie claire, la reconquête du territoire national apparaît de plus en plus hypothétique.
La Redaction de Hebdo POST
